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RENCONTRE AVEC : Y-BROS « Nos inspirations touchent à tout ce qu’on vit ! Tout est toujours influencé par notre vécu ! »

Ils viennent de sortir un premier EP intitulé “Suivez-ça” ! Un projet tout en maitrise, qui en dit long sur le parcours des deux artistes. Oui, les deux frères du 94, ne sont pas des nouveaux venus dans l’industrie musicale, et la sortie de cet EP annonce un retour réfléchi, solide et programmé de longues dates. RENCONTRE AVEC…

…Les Y-Bros ! Comment allez-vous ? Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Superbe Média qui ne vous connaitraient pas ?

Nous sommes les Y-Bros ! Deux frères, originaires de Créteil et désormais basé sur Boulogne. On fait du rap depuis plusieurs mois et on a sorti un premier titre en septembre.

J’avais une question justement, comment se prononce votre blase ?

YB : Il faut prononcer le “Y” à la française !

Et ça vient d’où ?

YH : “Y” est la première lettre de notre nom de famille et “Bro” parce que nous sommes frères. On a fait au plus simple !

Depuis combien de temps vous êtes-vous lancés dans ce projet ?

YH : Dans ce projet-là ? Septembre 2018 !

YD : Oui, juste une peu avant septembre, en comptant le temps d’enregistrer.

J’ai vu sur internet des choses plus anciennes qui étaient tout de même sous votre blase. Est-ce un choix que vous avez fait ?

YD : Ce n’est pas une remise à zéro, parce que les trucs qu’on a fait avant on les assume totalement. C’est simplement que ça ne rentrait plus dans notre délire actuel. Nous avons évolué.

YH : C’est ça ! On les a sorti il n’y a pas si longtemps que ça. Mais on a mis un temps fou à l’époque à les faire. C’était notre première approche de la musique, avec ce côté très Entertainment, un certain côté américain. On s’est rendu compte avec le temps que ça ne correspondait pas à ce qu’on aimait faire et à ce que l’on écoutait.

YD : Egalement, il y a 2 ans, des choses importantes se sont passés d’un point de vue familiale. On avait des choses à dire en français, parce qu’on avait besoin de les exprimer dans cette langue. On ne pouvait pas l’exprimer en Anglais sans vivre dans un pays anglophone.

Votre précédent projet était en anglais ?

YD : Exact, mais dernièrement on se sentait plus à l’aise avec la langue française, donc nous sommes partis là-dessus.

Dans le cover d’Orelsan “Tout Va bien”, vous jouez de la guitare. Etes-vous musiciens de base?

YH : Ma première approche de la musique, est la guitare. C’était le premier truc qui a fait que j’ai eu envie de me mettre à en faire. La musique a toujours fait partie de ma vie. On faisait des soirées entre potes, je les voyais en train de jouer et je me disais qu’il fallait que j’aille vers cette énergie.

YD : A une époque on était un peu bloqué sur la guitare, et petit à petit on s’est dit qu’il y avait plein d’autres choses à faire. On aime le rap donc on est allé vers ça. Vers ce qu’on kiffait écouter, et vers ce qui en réalité nous ambiançait le plus.

Quelles sont vos influences ?

YD : Beaucoup de rap américain.

YH : Notre premier amour du rap, c’est le rap américain. Le premier mec qui nous a mis une claque c’est Busta Rhymes. Il est le premier artiste avec lequel on s’est dit que le rap c’était complètement fou ! Pour nous c’était fou, c’était la première fois que l’on voyait des américains en France. C’était dingue ! Et puis, c’était encore la période où tu écoutais un album du début jusqu’à la fin.

YD : Beaucoup de rap américain. New-yorkais pour ce qui est de la technique. Californien pour le côté entertainment et enjaillement. On aime les deux. On aime pouvoir faire parfois des morceaux avec ce côté festif, et parfois plus technique. Pour ce qui est du rap français, on écoutait beaucoup Sniper et NTM quand nous étions gosses.

YH : Aujourd’hui, en rap français nous n’avons pas du tout les mêmes gouts. Personnellement, je suis fan de rap un peu « caillera », style Lacraps (article Ici).

YD : Moi je le prends d’une façon différente. Ce n’est pas le genre de trucs que je vais mettre en allumant mon ordinateur.

YH : YouTube est mon meilleur ami.

YD : Je prends musicalement ce qui vient à moi. Je n’ai pas d’influences particulières en rap français car j’aime plein de choses. C’est plutôt le rap américain qui m’a influencé. Le rap à la Kanye West, Logic…

Avec toutes ces influences différentes, comment travaillez-vous ensembles?

YD : Il n’y a pas de règles.

YH : On est tout le temps chez lui, de 9h du matin à 4h du matin.

YD : On a fait un petit studio dans mon studio, et on travaille ensemble. Après lorsque l’on écrit, il n’y a pas vraiment de règles. Chacun de nous écrit son couplet de son côté, tout en se conseillant mutuellement.

YH : Comme on est à deux dans ce projet, on veut que les couplets soient au niveau et que chaque titre évolue vers le haut.

Avant la sortie de votre projet, vous n’aviez jamais écrit en Français ?

YH : Du tout. Nos premières pensées venaient en anglais, puisqu’on écoutait à 80% du rap américain.

Vous produisez de la musique. Est-ce que sur ce projet on peut retrouver des productions à vous ?

YH : On a réalisé des productions par le passé mais sur ce projet il n’y en a aucune. Quand on fait des productions, on est tellement perfectionnistes sur le mix, le texte, que ça nous prend un temps phénoménal. Le but est de sortir des choses le plus rapidement possible donc on a mis cet aspect de côté pour ce projet.

YD : C’est juste une question de temps. Actuellement, le but est de se montrer et que les gens nous identifient. Après petit à petit, si on a le temps on fera l’ensemble.

Justement, sur votre projet on entend le soin apporté au mix de vos morceaux. Vous faites finalement ce travail avec votre producteur ?

YD : On bosse en autoproduction. C’est notre pote JeanJean qui nous fait les mixes, et Smartprod1 qui réalise avec notre collectif tous nos clips. Le mix et les clips, c’est ce qui fait vivre nos chansons. Les paroles, c’est personnel. Les gens vont se prendre un produit fini et il doit être léché. Les auditeurs doivent le réceptionner exactement tel que nous le voulons.

YH : Pour tous les clips on est présent du début à la fin, comme pour les mixs.

YD : Participer à toutes ces étapes, est pour nous une manière de donner aux gens l’image et la couleur que nous voulons vraiment à nos morceaux !

Justement dans ce projet on entend des différences de mixs et de flows, d’un morceau à l’autre, sans pour autant que ce soit dissonant.

YD : Je suis d’accord avec toi. Pour nous, avec cet EP nous avons voulu faire vivre chacun des titres de façon unique. Donner sa signification, sa vie et sa couleur à chacun des morceaux.

L’un des titres du projet est “Bloquez dans nos rêves est un peu différent des autres…”

YH : …Complètement !

YD : La veille on s’étais pris une Boiler Room de Kaytranada.

YH : On s’est imaginé directement en festival avec cette production !

YD : On s’est lancé un petit défi sur cette instrumentale, pour tout faire en une journée. Si on l’avait entendu un autre jour, on ne l’aurait peut-être même pas prise. C’était vraiment différent de nos habitudes et on a profité du moment où on se la prenait en pleine gueule pour tout faire dans la journée.

YH : Même chose pour le clip ! Tout est allé très vite, on a fait tout ça dans un parking, avec des fonds verts, et le clip est sorti moins d’une semaine après.

Justement, votre EP est sorti ce vendredi 19 avril, a quoi les auditeurs doivent-ils s’attendre ?

YD : Il va y avoir de nouveaux titres qui ne sont pas encore sortis. Deux clips. Le single de l’EP sera complètement différent de ce qu’on peut entendre sur le projet, avec une instrumentale sur laquelle on chante car on adore chanté aussi.

Votre inspiration est-elle fictionnelle ?

YD : Non, ça touche toujours à ce qu’on a vécu. Après, ça peut être une situation que l’on n’a pas réellement vécu aussi fortement que dans les textes, mais qu’on décide de pousser à l’extrême. A d’autres moments nous accentuerons certains traits. Tout est toujours influencé par notre vécu.

YH : Pour l’instant j’ai beaucoup de mal à créer des fictions.

YD : En revanche s’il fallait écrire pour d’autres il n’y aurait plus de soucis. A partir du moment ou c’est notre projet à nous, notre objet, si on ne se retrouve pas dedans, ça ne peut pas sonner.

YH : C’est pour ça que le premier son qu’on a sorti est en rapport avec nos liens de sang. Une façon de nous présenter aux gens.

Oui, car vous vous livrez réellement dans ce projet.

YH : On a même l’impression de ne pas voir été assez loin car il y a des choses que nous avons encore en tête et dont nous voudrions parler. Mais nous essayons le plus possible (même avec des sons égo-trip) d’avoir un contenu qui fait parti de nous.

YD : Il faut un équilibre.

Quelle est la prochaine étape après l’EP ? Avec vous prévu un peu de scène ?

YD : On veut, c’est certain.

YH : Quand on chantait en anglais, la scène c’est ce qu’on faisait le plus. Maintenant que nous chantons en français, nous essayons de soigner le plus possible notre travail pour avoir une image globale qui fait que si on arrive sur scène il y a un vrai truc à donner aux gens.

YD : C’est très différent dans la manière de travailler, comparé au rap américain. On ne veut pas trop attendre pour la scène, mais sans se précipiter tout de même. Dès qu’on nous en proposera nous le ferons.

YH : Le but est que l’EP marque une étape pour que les gens le sentent.

Superbe est un média qui parle aussi de style ! Prêtes-tu une attention particulière à la manière dont tu t’habilles dans la représentation publique de ton art ?

YH : Toute notre vie nous n’avons jamais été des mecs extravagants avec des styles vraiment identifiés.

YD : On est plus dans la normale. On va prendre de ce qu’on kiffe dans chaque style. Dans le style skateur californien il y a des choses qu’on aime réellement. Dans le style “caillera” il y a des éléments que l’on va aimer également. On fait un mélange de tout ça tout en restant dans le classique. Finalement, ça reste nous ! On le fait pour nous, et après on l’assume dans les clips.

Avez-vous des marques françaises de prédilection ?

YD : Récemment t’avais un très bon Double Goose X Isakin, sur un bombers/bombardier.

YD : Globalement on est plus sur des modèles que sur des marques.

YH : Je me suis repris la marque américaine Obey dernièrement, alors que je l’avais complètement oublié. On réfléchit à travailler sur un merchandising qui nous ressemble et qui est facilement identifiable. Par exemple ce que fait Orelsan avec Avnier, je trouve ça génial ! On sent le côté passionné ! C’est notre manière de faire de la musique, avec la passion. A partir du moment où tu fais ça pour faire de l’oseille, quelque chose clochera.

En quoi Y-Bros#cestsuperbe ?

YD : Parce qu’il n’y a que les choses qui marquent le futur et l’avenir qui sont superbes.

YH : Et on sera là dans le futur et l’avenir.

Derniers mots ?

YD : Merci de nous suivre.

YH : Les gens ne se rendent pas compte à quel point un petit message pour nous dire qu’ils se sont pris notre son dans les oreilles, va nous faire plaisir. Ça peut totalement changer notre journée !

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Propos recueillis par : @Kevin.Berard.

Crédit photos par : @ill_y0 pour Superbe Média.

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