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RENCONTRE AVEC : BRUCK « Le rap est devenu la première musique. C’est de la variété. Le hip-hop c’est “Mr. Tout Le Monde”, mais son image ne correspond plus à ses codes. »

Membre du label PALACE PROD, le rappeur BRUCK vient de sortir son 5ème album. Avec une productivité non négligeable depuis 2015, le mc du 77 revient avec ce style “rap-jazz” qui lui est propre sur ce projet atypique intitulé BIOMAN. Une proposition respirant les bases de son art, à l’approche sincère et non-conformiste. RENCONTRE AVEC…

BRUCK, comment vas-tu ? Pourrais-tu te présenter aux lecteurs de SUPERBE MEDIA qui ne te connaîtraient pas ?

Ca va très bien ! BRUCK, 25 ans, je fais un rap au style « jazz-rap » et je suis du label PALACE PROD. Je suis dans le hip-hop parce que j’aime ça !

Peux-tu nous expliquer ce qu’est le style « jazz-rap » ?

Le jazz est la première musique qui m’inspire. Les influences dans le rap qui m’ont le plus marqué viennent d’un rap tourné vers le jazz, comme GURU, A TRIBE CALLED QUEST etc…

Peux-tu nous expliquer comment tu es arrivé au rap ?

A la maison, nous écoutions beaucoup de musique. Au lycée du jour au lendemain et pour le délire,  j’ai commencé à rapper, puis le goût pour cet art est arrivé et s’est développé ! Puis à un moment ta qualité d’écriture augmente et tu essayes de te poser un projet. Puis tu les multiplies en essayant de devenir de plus en plus professionnel. Ca se fait naturellement.

« BIOMAN » est le titre de ton dernier album. Que signifie-t-il ?

C’est le combat du bien contre le mal. On ne peut pas triompher sur le bien ni sur le mal, même si l’essentiel est de faire le bien et que l’on y arrive pas tout le temps. Le mot BIOMAN signifie quelqu’un de sein.

Ton univers est dense. Tant au niveau des thèmes, des prod’, que des visuels. Quelles sont tes principales influences dans le rap ?

Aux USA, je dirais MADLIB, MF DOOM, GANGSTARR, XZIBIT, TYLER THE CREATOR, EARL SWEATSHIRT, etc…

En France, je dirais OXMO PUCCINO, OL’KAINRY, MAC TYER, etc…

Il y a un climat, et un atmosphère installé en permanence dans BIOMAN avec des interludes et introductions aux morceaux. Peux-tu nous détailler cette volonté ?

J’ai voulu raconter une histoire. D’après moi si tu ne racontes pas d’histoires, l’auditeur décroche. Les interludes font que ton attention est captée ! J’essaye de mettre des interludes dans tous mes albums. Si je ne mets pas d’interludes, cela veut dire que je n’ai pas fini l’album. Les albums qui m’ont le plus marqué, ont des skits ! Pour moi, c’est une évidence.

D’ailleurs comment as-tu travaillé ton approche des prod’ (Kannibal Beats, KobéBeat, Grégarson ou encore Kraken Bésik) sur « BIOMAN » ?

La première partie de l’album est au feeling alors que la deuxième partie a été sur-travaillée pour placer une ambiance plus profonde que ce que j’avais déjà installé initialement. Après il faut être conscient que BIOMAN, je l’ai écrit il y a trois ans. 

Pour moi, toutes les prod’ utilisées sont du jazz. Même si les auditeurs n’entendent pas le jazz dedans, moi je l’entends. Les samples utilisés dans ces prod’ ont fait que j’ai tout de suite accroché !

Explique-nous ta volonté visuelle sur ce dernier album.

Comme l’album est une histoire, la solution la plus efficace pour moi a été de faire appel à la graphiste Nelly Michenaud qui a très bien compris mon art et ma volonté. Nos deux univers ont très bien matché pour au final en créer un troisième.

Tu travailles avec l’équipe de PALACE PROD (tu as notamment un featuring avec ORI sur cet album). Peux-tu nous expliquer vos relations ?

J’ai intégré PALACE PROD il y a quatre ans quand j’ai croisé A2H. Je lui ai fait écouter des sons et il a kiffé. De là, j’ai connu ORI et comme on est tous du 77, tout le monde se connaît ! Ca s’est fait naturellement.

Qu’est-ce que tu aimes dans le rap actuel ? Et à l’inverse que détestes-tu ?

Je n’aime pas ce qui se répète, dans le sens ou la musique est infinie et on peut tous amener une chose différente. Même si on s’inspire toujours de nos prédécesseurs qu’on le veuille ou non, on a tous quelque chose à amener. Les copies, des copies, des copies, ça ne m’intéresse pas ! Au contraire, ce que j’aime c’est l’originalité. 

Quels sont les artistes rap dont tu te sens le plus éloigné artistiquement mais qui t’intéresses le plus ?

MAC TYER. Les anciens de toute évidence, car je me sens plus « old school » .

Lorsque l’on regarde ton compte Instagram, on sent que tu aimes la sape. Qu’est-ce que tu aimes dans le fait de te saper ? 

C’est l’importance de l’image. Aujourd’hui tout est centré sur l’image. Si tu sors un son, il n’aura pas le même impact que s’il sort en clip. Pour moi la sape est un clip de tous les jours. C’est ton image, dans le sens ou cela te correspond ! 

Crois-tu qu’il y ait une vraie approche du vêtement français dans le style hip-hop actuel ?

Pour moi ce n’est plus hip-hop ! C’est hip-hop dans la tête, mais ce n’est plus hip-hop dans l’image. Le rap est devenu la première musique. C’est de la variété. Le hip-hop c’est “Mr. Tout Le Monde”, mais son image ne correspond plus à ses codes. Je pense qu’il n’y a plus de style vestimentaire hip-hop !

Quelles sont tes trois marques françaises préférées ?

BLEU DE PANAME, BAAD et WRUNG.

Pourquoi BRUCK #CESTSUPERBE ?

Parce que c’est jazz !

Derniers mots.

Restez authentiques, restez originaux et portez-vous bien !

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Propos recueillis par @Hector Sudry Le Dû.

Crédit photos : @HarfeVisual.

Crédit Vidéo : @HarfeVisual.

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BRUCK BIOMAN #CESTSUPERBE