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RENCONTRE AVEC : USKY « USKY c’est un mélange d’amour et de violence, mais je suis arrivé dans la violence, ça c’est certain ! »

Artiste riche et complexe, il fit ses armes dans le 93 et est alors surnommé Sombre Dog. Après avoir sorti deux EPs intitulés Mojo et Outsider , un an après avoir sorti l’album Porte Dorée (Saison 1), le rappeur dévoile la suite de sa trilogie, en sortant ce jour Porte Dorée (Saison 2). Il nous reçoit dans le 9ème arrondissement parisien, chez Liquors, avec un style affirmé qui n’appartient qu’à lui, Rencontre Avec…

Usky ! Comment vas-tu ?

C’est une bonne question ! Ça va ! C’est assez stable. Parfois c’est en haut, parfois c’est en bas. En ce moment c’est au milieu donc ça va.

Pourrais-tu te présenter aux lecteurs de Superbe Média qui ne te connaitraient pas ?

C’est toujours compliqué de se présenter. Je suis un jeune artiste, mélangeant l’amour et la violence à travers mes textes. Mélodieux, consciencieux et non-consciencieux parfois !

Pourrais-tu nous expliquer les origines de ton blase ?

C’est venu lorsque j’enregistrais dans le 93 à Montreuil. On me prenait pour un chien un peu fou. J’étais têtu et je voulais mener les autres pour aller de l’avant. C’est aussi en rapport avec mes yeux. Donc on est venu au rapport avec le Husky, le chien ! Je trouvais que c’était un chien qui me correspondait bien. Quelque part je suis peut-être aussi un chien qui ne lâche rien. J’aime aussi le fait que le Husky soit compliqué à dresser !

Tu rappais dans un groupe avant de te lancer en solo, non ?

Oui bien sûr, c’est un peu le parcours classique des artistes, mais une fois passé la barre des 25 ans il y en a peu qui continuent. Au début on était une dizaine, après 3, puis 2, et les plus passionnés restent. A l’époque c’était un peu différent de ce que je fais maintenant. C’était plus festif ! J’étais jeune et c’était clairement plus rap. J’ai fait le BuzzBooster par exemple en 2012 à Lyon. C’était une bonne expérience. Après j’ai décidé d’arrêter le groupe. Il était grand temps que je m’exprime solo.

D’ailleurs, à quel moment précis t’es-tu lancé en solo ?

C’était avec Mojo, mon premier projet solo en 2016. Je suis arrivé sur un cheval avec des cheveux longs, des grillz dans tous les sens. Clairement, si quelqu’un le fait en 2019 ce sera plus conventionnel, mais à l’époque peu de monde se mettait dans ce genre d’univers et de visuels. Je me suis fait remarqué comme ça. Finalement, Usky ça a trois ans. C’est encore jeune.

Dans tes clips, on sent une intention particulière portée à tes visuels. Est-ce que pour toi en 2019, il est essentiel de soigner la forme autant que la fond pour se différencier ?

Bien sûr, je dirais même qu’au-delà de soigner les clips, il faut aussi soigner la manière de communiquer. C’est mon avis, il y a des artistes qui sont moins pointilleux que moi sur ça. J’aime quand c’est bien fait, quand c’est esthétique. J’aime les artistes américains pour ça, pour leur image. Pour aimer un artiste j’ai besoin de m’identifier à lui au niveau de sa gestuelle, de la manière dont il amène ses clips, ses morceaux. Aujourd’hui faire uniquement un album, je pense que ça ne suffit plus.

Lorsque l’on écoute les morceaux que tu faisais il y a deux ans, on entend une grosse différence au niveau de ton style de rap par rapport à aujourd’hui. Comment pourrais-tu expliquer cela ?

Je suis arrivé en 2016 et j’étais sauvage. J’étais un loup sauvage. Il y avait également des sons un peu chantés, mais je ne les avais pas particulièrement mis en avant dans mes clips. Aujourd’hui, les gens sont beaucoup dans le visuel, ils regardent un clip mais n’écoutent pas forcément l’album. S’ils avaient écouté mon album 2016, ils auraient entendu des sons comme je fais aujourd’hui. Il y avait notamment un son qui s’appelle Chronomètre, avec lequel j’ai fait des millions de streams et c’était un son chanté, exactement la vibe d’aujourd’hui. Après, il y avait aussi un personnage un peu plus violent, comme dans Mojo. Des gens ont aimé ce personnage et se sont identifiés à ce Usky là. Usky c’est un personnage complexe. Usky c’est un mélange d’amour et de violence, mais je suis arrivé dans la violence, ça c’est certain !

Et en ce moment tu es plus dans l’amour ?

Là, on est plus dans l’amour. Ceux qui écouteront le projet, Porte Dorée (Saison 2), entendront ce parfait mélange. On a beaucoup teasé le projet sur la partie “amour”. Il serait peut-être temps de commencer à arriver sur la partie “violence”. D’ailleurs, ça commence un peu à me gratter, ça me chauffe le cerveau et plus j’en parle en interview, plus j’ai envie de mettre ça en avant.

Justement tu parles de violence et d’amour. Quelles sont tes principales influences musicales en rapport à ce que tu fais aujourd’hui ?

C’est compliqué car j’ai un parcours rap de base, mais ce n’est pas du tout quelque chose qui m’influence dans la musique que je fais aujourd’hui. Ces dernières années, je ne m’influence de pas grand-chose. Je ne prends plus le temps d’écouter les albums des autres comme avant puisque j’en fais moi même. Après dans la musique française j’aime beaucoup un mec comme Sébastien Tellier, à qui on doit ce concept d’amour et de violence. J’aime également Bashung, NTM ou encore 113… Mais c’est vrai que depuis quelques années je suis plus dans une vibe canadienne, US et asiatique… J’adore également ce qu’à pu produire à un moment donné un artiste comme YelaWolf, que je suis allé voir en concerts plein de fois. Il m’a beaucoup inspiré.

Est-ce que tu peux nous expliquer ta démarche à travers le morceau “Agathe Auproux” ? Un morceau qui t’as fait connaître d’un nouveau public ?

La démarche de base est simplement un délire au studio. A ce moment là, j’étais sur Porte Dorée (Saison 1) et j’avais quasiment bouclé l’album. J’avais envie de sortir une espèce de freestyle et au lieu de sortir un freestyle rappé au studio, j’ai découvert Agathe Auproux sur les réseaux. Je l’ai twitté en lui disant que j’allais faire un son sur elle. Je la trouvais charmante, qu’elle avait un personnage et j’ai trouvé cool qu’elle existe dans le paysage français. A la base, je n’allais pas le faire, et puis elle m’a répondu. On a ensuite un peu parlé, et du coup je l’ai balancé sur un coup de tête. On l’a mis en bonus track sur Porte Dorée (Saison 1).

Le 12 avril sort le deuxième volet de la trilogie “Porte Dorée”. Est-ce que ce projet va être sur les mêmes tons musicaux que le premier ?

Non, beaucoup de choses vont changer. Il n’y a plus du tout cette influence House/Electro qu’il y avait sur Porte Dorée (Saison 1). Là c’est un parfait mélange entre mes morceaux Saori et Talons. Il y a un côté rap et un côté chant. C’est la symbiose de tout ça et ça reste cohérent. Je me suis beaucoup battu pour que Porte Dorée (Saison 2) soit un projet cohérent. Le projet s’écoute de la track 1 à la 10, et c’est un voyage.

Les thèmes ont-ils changé ?

Au milieu de l’album, on retrouve des sons comme Spleen et Ideal, ou encore Science sur lesquels j’ai dû revenir sur des moments de ma vie. Ce sont des sons que j’ai fait à la fin, car je trouvais l’album trop impersonnel. J’ai voulu lui donner une touche plus personnelle et je suis allé chercher dans des trucs qui se sont passés dans mon enfance. Des choses ancrées  très profondément dans mon vécu auxquelles je ne pensais plus forcément, et ça m’a marqué.

Y-a-t’il une tournée de prévue ?

Il y a un concert le 25 mai à La Boule Noire et à partir de ce concert là on verra. C’est un concert test.

Superbe est un média qui parle aussi de style ! Prêtes-tu une attention particulière à la manière dont tu t’habilles dans la représentation publique de ton art ?

C’est important ! Ca correspond à ce que t’es. La sape c’est un moyen d’expression. Peut-être qu’en France ce n’est encore pas vraiment reconnu comme ça, mais moi je le prends comme tel. De temps en temps c’est compliqué, car il y a aussi les moyens financiers qui jouent, mais aujourd’hui tu peux aussi te faire deux trois styles avec pas grand-chose dans les poches. Tu peux te débrouiller. Je pense que c’est important que les traits de ta personnalité soient mis en valeur à travers tes sapes. Personnellement je n’arrive pas à m’en foutre. Je ne suis pas non plus au top de la pointe, mais j’ai mon petit style, et je compte bien le garder, le développer et le faire évoluer.

As-tu des marques françaises de prédilection ?

Couronne Paris, fait par Thomas Amaru un designer que j’adore ! Je travaille avec lui sur mes cuirs. C’est du savoir faire français et il fait tout à la main.

En quoi Usky #cestsuperbe ?

Parce que c’est or du commun. Parce que c’est complexe.

Derniers mots ?

Allez écouter mon projet de la track 1 à la track 10 et n’en zappez pas ! Et venez à La Boule Noire en mai 2019 ! Kiffez votre vie elle est courte !

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Propos recueillis par : @Kevin.Berard & @ill_y0.

Crédit photos par : @ill_y0 pour Superbe Média.

USKY PORTE DORÉE (SAISON 2) #CESTSUPERBE